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Photo du rédacteurJean-Christophe DIMINO

Solvabilité, le mot-clé de cette rentrée de l’immobilier

C'est une situation préoccupante. Un phénomène qui prend de l'ampleur et se renforce. Avec la crise immobilière qui enfle, c'est toute l'industrie qui tousse. Et des changements de comportement qui s'opèrent.


Comme je l'annonçais dans de précédents épisodes : "La fin de l'euphorie" en juin 2022, déjà, ou encore : "Où sont passés les acquéreurs" en juillet 2023, cette fois on y est. Il faut dire qu'étant aux avant-postes, soit acteur du marché et pas commentateur de l'actualité immobilière, je mesure sur le terrain jour après jour combien mettre en vente un bien aujourd'hui est plus incertain que jamais. À la fois côté vendeur et côté acquéreur. La faute à la confusion qui règne et à l'argent qui manque. En raison d'informations parfois contradictoires dans les médias, au mieux imprécises, au pire erronées, je peux vous dire qu'à ma place, en tant qu'intermédiaire, je dois faire preuve de pédagogie pour faire comprendre à mes clients que le marché n'est plus le même. Qu'un nouveau cycle - baissier - est à nos portes. Et qu'il faut réagir.


Alors, comment ? C'est toute la question. D'abord en corrigeant les prix, il faut malheureusement revoir ses prétentions à la baisse. C'est ainsi, pas le choix. Sinon quoi ? Sinon, l'appartement ou la maison devenu hors de portée pour la plupart des acquéreurs, ce bien va stagner sur le marché pendant des mois, va s'abîmer, générant pas ou peu demande et encore moins d'offre à la hauteur des espérances du vendeur. Dans son Best Seller 'Millionaire Real Estate", le co-fondateur de Keller Williams, Gary Keller écrit quelque chose comme ça, je résume. Dans un marché en crise, l'offre et la demande se rééquilibrent en faveur de l'acquéreur. Tout tourne autour de sa perception du prix. Et d'une équation simple : combien d'acquéreurs peuvent se permettre d'acheter mon bien au prix demandé. La question de la solvabilité se pose plus que jamais alors que l'inflation se maintient à des niveaux élevés et que le pouvoir d'achat se dégrade progressivement.



Dans un marché en crise, les taux d'intérêt remontent (nous allons sans doute passer la barre des 5% cette fin d'année) et ce n'est qu'un début. Je vous renvoie à mes précédentes tribunes, dans ce podcast Avenue Gustave V. On a beau rester positif, il ne faut pas se voiler la face pour autant. Ne pas dramatiser non plus. La correction du marché à laquelle nous assistons n'est pas non plus une chute vertigineuse mais un ralentissement net. Ce qui est sûr, c'est que ces dernières années, éblouis par "l'argent magique" du crédit presque gratuit, et la spéculation d'une bulle immobilière, on avait un peu perdu la raison fixant parfois des prix à des niveaux qui nous bluffaient nous-mêmes professionnels du secteur. Ce temps-là est révolu. D'où le recours à des critères plus objectifs pour évaluer le prix d'un bien. Une estimation comparative et concurrentielle va s'imposer dans les usages désormais. Sachez si vous êtes acquéreur, que de plus en plus vous allez devoir fournir avant toute visite une attestation de financement de moins de 2 mois. Ainsi vous saurez précisément quel est votre budget, et les vendeurs saisiront mieux quel est le panier moyen disponible pour leur type de bien. Il n'y a qu'ainsi que nous pourrons assainir le marché, fluidifier les ventes et jouer pleinement notre rôle de professionnels de la transaction.




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